Valeria Faure Muntian, Députée - Un Cyber Héros par CaptainCyber
Votre cyber CV ?
Je suis députée de la Loire et vice-présidente de la commission des affaires économiques et très investie sur la transformation digitale de l'Etat et de l'économie.
C'est quoi pour vous la cyber ?
La cybersécurité, en premier lieu, c'est une hygiène et c'est comme fermer la porte de chez soi. Il faut que tout le monde soit acculturé à cette question et donc qu'au quotidien, on ferme les portes et les brèches et ça évitera du coup de grandes catastrophes.
La France est-elle bien protégée ?
Alors, on est très bon sur un certain niveau, c'est à dire le niveau vital, ce pourquoi l'ANSSI travaille. Par contre, on est assez mauvais sur le quotidien, sur l'entreprise moyenne, sur les autres secteurs d'activité. Et puis, globalement, en termes de culture générale de nos concitoyens.
On prend des décisions qui permettraient de former et informer nos concitoyens, qu'il s'agisse de la formation, qu'il s'agisse de l'école et du numérique au lycée, mais aussi au collège et en primaire. Et puis, globalement, on fait de l'évangélisation ce que je fais aujourd'hui au FIC.
La France est-elle en retard en matière cyber ?
Alors, on n'est pas en retard non plus. Il faut quand même relativiser par rapport à d'autres pays européens. On en voit encore qui sont en difficulté de la mise en œuvre d'un certain nombre de directives européennes sur la cybersécurité. Par contre, on travaille par exemple sur la digitalisation de nos PME. Il y a tout un programme qui a été mis en place par Bercy. Donc, la cybersécurité devrait être incluse là-dedans. Il y a tout un travail qui est fait à l'école et donc la cybersécurité doit être incluse dedans. Mais on ne pourra pas changer la génération actuelle comme ça instantanément.
Il faut qu'on comprenne la culture numérique parce qu'on a fait de la numérisation à marche forcée. Et si on agite en permanence la peur de la cyber menace, on ne fera pas de la digitalisation. Et ceux qui en ont peur et ceux qui sont éloignés aujourd'hui du digital continueront à l'être d'autant plus.
Quel est le rôle de l'humain en cyber au sein de l'entreprise ?
Le facteur humain est négligé et c'est pour cela que les assureurs, d'ailleurs, doivent tout autant exiger du chef d'entreprise, quand il l'assure, la formation de ses collaborateurs, que le contrôle de ses réseaux, que les sauvegardes et ainsi de suite. Et je pense que c'est une culture à faire changer parce que le risque humain est un risque important dans le cyber.
Il y a toute une prise de conscience à faire et un apprentissage à faire et des formations spécifiques à mettre en place. Mais là, notre rôle de législateur, c'est aussi de former les formateurs.
Le Président de la République pense-t-il cyber toute la journée ?
Monsieur le président, il est conscient des enjeux du numérique et les questions cyber. Mais je pense qu'il veut aussi arriver à un certain nombre de consensus au niveau européen avant de mettre les moyens majeurs au niveau français. Je n'ai pas l'impression que le sujet soit totalement négligé. Mais on peut faire encore mieux.